top of page
  • Photo du rédacteurTommy Gaudet

Mercronspi 74, extrait - Éditorial transitoire avec Stéphane Roussel, 2022-03-02

Dernière mise à jour : 6 mars 2022




John Oliver a appelé Facebook le gamble de la civilisation. Je fais parti des gens qui ont pas mal suivi le rapport Mueller sur l’élection de Trump et le dossier Cambridge Analytica et force est d’admettre que les fermes de trolls Russes ont pas mal gagné ce premier round de 20 ans quant à comment user des Réseaux sociaux pour déstabiliser les démocraties occidentales.

On revient pas mal à ça ces temps-ci avec la guerre en Ukraine et le vernis qu’y donne le Kremlin. On va en parler ce soir et vous donnez des trucs, mais dans l’ensemble, selon ma compréhension des choses, c’est prouvé depuis longtemps que Putin use de nombreux trolls sur les Réseaux Sociaux et que les Réseaux Sociaux sont la première source de nouvelles de toutes les personnes qui pensent que Putin tente de régler le problème de Nazi en Ukraine. Être journaliste, c’est un métier. Ce n’est pas d’écouter Alexis et de décider qu’on en devient un.

Il existe des experts de ces questions, et de la même manière que la grosse majorité des médecins veulent votre bien en mettant la vaccination de l’avant, la majorité des journalistes veulent nous passer de l’information vérifiée et solide. Vos recherches sur Facebook, sérieusement, je vous encourage à mettre beaucoup d’eau de Roussel dedans question de diluer votre opinion. C’est la première fois que l’occident en entier, pis tu rajoutes des pays Africains pis le Japon, sont d’accord sur une affaire: Putin suce.

Si ton combat sur Facebook c’est de rajouter des nuances à ça, je pense pas ça va vieillir super bien comme attitude.



Ukraine : Mutation et adaptation de la désinformatosphère

Éditorial pour les Mercronspis

Stéphane Roussel

2 mars 2022

NB : Les idées exprimées dans les derniers paragraphes reprennent celles évoquées dans « Subversion et vulnérabilités du front intérieur » co-signé avec Patrick White, La Presse, 5 mars 2022,


https://www.lapresse.ca/debats/opinions/2022-03-05/le-canada-et-la-guerre-en-ukraine/subversion-et-vulnerabilites-du-front-interieur.php


Un grand merci à Tommy de me laisser cet espace, car la lutte à la désinformation est une croisade qui me tient à cœur. Elle me préoccupe pour des raisons politiques (parce que je vois avec inquiétude l’extrême-droite, le trumpiste et le libertarisme prendre de la vigueur), scientifiques (car nous sommes face à un déni de la pensée scientifique et une montée du charlatanisme) et éthiques (car nous assistons à la normalisation de l’égocentrisme, du je-me-moi et du nombrilisme). Alimenté par une forme d’allergie aux mesures sanitaires destinée à contrer les ravages de la pandémie, le discours de la désinformatosphère a, en quelques jours, accompli une mutation qui, en d’autres circonstances, sur d’autres sujets et avec d’autres acteurs, serait qualifiée de remarquable prouesse.


Deux ans de désinformation

Commençons par une petite récapitulation permettant de mieux saisir les éléments de changement et, surtout, de continuité.

Ainsi, depuis deux ans, nous sommes entrés dans une lutte comme on en voit une fois par siècle, lutte que nous sommes peut-être sur le point de remporter.

Depuis deux ans, nous devons côtoyer des gens qui nient l’existence de la pandémie, ou qui en minimisent grandement la dangerosité, avec des affirmations à l’éthique plus que douteuses, telles que « c’est juste 0,15% de la population qui en meurt, donc ce n’est pas important» (ce à quoi je suis tenté d’ajouter « Ouin, du moins tant que vous n’êtes pas dans ce 0,15% » ). Cette pandémie ne serait qu’un vaste mensonge formulé par les politiciens « pédosatanistes-mondialistes » et relayé par les « merdias », les scientifiques, les médecins, les avocats et tous les autres membres de « l’élite opposée au peuple ».

Depuis deux ans, nous devons endurer le refus des désinformés de se joindre à l’effort collectif, en rejetant, les unes après les autres, toutes les mesures que l’on met en place pour se protéger collectivement (masque, hydrogel, confinement, couvre-feu, vaccin, passeport vaccinal, les restrictions aux voyages), bien souvent sous prétexte qu’ils n’aiment pas se faire dire quoi faire.

Depuis deux ans, la désinformatosphère nous répète que la fausse « plandémie » est en réalité une manoeuvre pour se débarrasser de 7 milliards d’humains et pour imposer le « Nouvel Ordre mondial » (l’infâme NWO) ou encore l’Agenda 2030 des « mondialistes » et des Nations Unies.

Depuis deux ans, ces gens qui prétendent être « le peuple » hurlent à la violation de leurs libertés et accusent les dirigeants politiques pour le moins modérés et dûment élus d’être des « dictateurs » à la solde des mondialistes, et réclament la « démocratie du peuple ».

Depuis deux ans, ces désinformés, qui s’autoproclament être des « êtres de lumière et d’amour pacifiques », insultent, harcèlent et menacent toute personnalité publique qui s’exprime sur le sujet et qui a le malheur de ne penser pas comme eux.

Et tout ceci s’est traduit par des gestes inutiles et puérils : harcèlement des préposés de dépanneur et d’épicerie, crise du bacon permanente sur les médias sociaux ou encore manifestations réunissant des dizaines de milliers de personnes (dont les 9/10 sont des amis imaginaires).


La mutation et recyclage

Au moment où la pandémie semble régresser et que les mesures sanitaires tombent les unes après les autres, les Raisonnables auraient été en droit de s’attendre à ce que la désinformatosphère en fasse de même, faute de carburant. Pourtant, moins d’une semaine après que le centre-ville d’Ottawa retrouve sa légendaire langueur, la guerre en Ukraine, soit un événement tout aussi dramatique que la pandémie, mais sans rapport avec les mesures sanitaires, est recyclé en hélium pour la baudruche de la désinformation. Au prix de quelques contorsions intellectuelles et éthiques, la désinformatosphère se réinvente et ajuste son discours à la nouvelle situation.

Les arguments pour aller à contre-courant de l’appui à l’Ukraine ou de la dénonciation de la Russie peuvent se résumer ainsi :


1. L’argument du mensonge : La guerre en Ukraine n’existe pas. C’est un mensonge pour détourner l’attention des manifestations et les magouilles du gouvernement.

2. L’argument du trouble de l’opposition : « Si le gouvernement est contre Poutine et la Russie, alors je suis pour eux ».

3. L’argument nombriliste (ou de la victime frustrée) : « Pourquoi se soucier des Ukrainiens alors que personne ne s’est soucié de nous pendant ans, nous qui avons été discriminés pour avoir refusé de nous faire vacciner ».

4. L’argument du complot mondialiste : « La guerre est une manœuvre des mondialistes (et de l’OTAN) pour nous imposer son Nouvel Ordre mondial ».

5. L’argument du Nouveau Sauveur : Si nos dirigeants sont des dictateurs sans scrupule qui oeuvrent au nom des mondialistes, Poutine est le dernier inscrit sur la liste des Sauveurs du peuple. Son action en Ukraine ne vise qu’à sauver des enfants et à détruire des laboratoires préparant une nouvelle pandémie.

6. L’argument de la guerre « juste » : « La guerre de Poutine est juste et est un instrument de libération des peuples, car il se dresse devant le mondialisme, incarné par les gouvernements occidentaux et l’OTAN » – cette dernière étant le plus récent ajout à la liste des institutions honnies, telles l’ONU, l’Organisation mondiale de la Santé (la terrifiante OMS) et l’Union européenne.


L’adaptation, pour spectaculaire qu’elle soit, ne semble pas avoir été très difficile à réaliser, tant l’argumentaire sur la guerre en Ukraine est semblable à celui qui a servi à démoniser les mesures sanitaires. On peut à tout le moins reconnaitre à la désinformatosphère une certaine cohérence -- ce qui est le cas de la plupart des sophismes.

Toutefois, cette opération de recyclage a aussi exacerbé et mis à nu les contradictions des discours des désinformés. La lecture du monde que propose leur discours semble s’inspirer directement de celui tenu par Big Brother dans le roman 1984 de Georges Orwell. Ainsi:

• les « êtres d’amour » refusent de condamner une guerre (quand ils ne s’en réjouissent pas);

• les démocraties libérales sont considérées comme des dictatures, mais que la démocratie illibérale (ou la « démoctature ») en place en Russie est devenue un modèle;

• et où la coopération internationale est une menace et le repli sur soit est une vertu, ceci même si la coopération et la gouvernance internationale sont les seules voies pour faire face aux problèmes collectifs.

La critique de la dynamique politique en Ukraine depuis 1991 et de la réaction occidentale n’est pas à proscrire, bien au contraire. De même, le consensus en temps de crise n’est ni nécessaire, ni même souhaitable, et la communion autour du drapeau bleu et jaune n’est pas inconditionnelle, loin de là. Les membres de l’Alliance atlantique ont commis des erreurs, les Ukrainiens ont leurs propres démons et le peuple russe a ses qualités. Les guerres dans lesquelles l’un des belligérants a un dossier sans tâche sont extrêmement rares.


Une mutation révélatrice… et inquiétante.

Au contraire, l’esprit critique n’est jamais hors d’ordre. Mais il n’est pas une licence pour ériger en hypothèse crédible n’importe quelle affirmation farfelue sans fondement vérifiable et reposant sur un « ressenti », sur la projection d’une croyance ou, pire, sur un égocentrisme décomplexé. Plus encore, mobilisé face à une situation dramatique, l’esprit critique doit servir à dénoncer une injustice ou un ordre social inégal, et non pas les renforcer. Il ne doit pas mener à la culpabilisation des victimes et à la victimisation des bourreaux. Dans ce cas de la guerre qui se déroule sous nos yeux, la différence entre l’agresseur et la l’agressé est assez claire. Enfin, l’esprit critique ne peut être invoqué pour minimiser la souffrance des uns afin de mousser un processus d’autovictimisation. Il est indécent de comparer les inconforts vécus par les opposants aux sanitaires (inconforts qui découlent de leurs propres choix conscients) avec celle de la population ukrainienne (qui n’ont certainement pas appelé de leurs voeux les obus et missiles russes).

L’une des questions essentielles que soulève ce recalibrage du discours de la désinformatosphère est évidemment « POURQUOI ???» Pourquoi s’obstiner à poursuivre dans la contestation alors que la crise sanitaire tend à disparaitre et qu’elle est repoussée au second plan? Parce qu’ils veulent continuer à faire la fête? Parce qu’ils se sont trouvé une communauté? Parce que la « plandémie » a grisé des marginalisés qui ont, peut-être pour la première fois de leur vie, ont le sentiment de détenir une connaissance supérieure? Ou plutôt parce que Pat King a révélé le fonds de la pensée de nombreux désinformés : la véritable cible est le système de représentation démocratique occidental et l’objectif est de renverser notre régime politique. En d’autres mots, ils souhaitent voir ce que l’on appelle une « révolution brune ».

Enfin, ceci pose la question de la cristallisation de ce mouvement et de sa survie au-delà de la pandémie. Sont-ils là pour rester, se métamorphosant chaque fois que surgit un enjeu ou un problème qui exige une solution collective (et à laquelle ils vont s’opposer)? Ma crainte est que la réponse soit « oui »…


PS : Olive, girafe, pédoncule, chat et T-34.

PPS : NON AUX CHATOUILLES! Mes aisselles et mes d’sour de pieds, mon choix!


-=-=-=-=-=-=-=-

Ce soir, plusieurs nouvelles locales alors que des gens éveillés commencent à s’éveiller. On va ensuite explorer quelques unes des retombées du convoi de la #libertay ici et du départ du convoi aux states il y a quelques jours. Parlant des states, y’a eu le CPAC cette semaine. Pas de statue de Trump dorée cette année, mais une sacrée collection d’imbéciles. On va ensuite attaquer le gros burger de la semaine: le fait que Dany Bédar a, pour une 2e fois, quitté la Chicane de manière définitive et final bâton, citant des différences au niveau créatif qui sont totalement irréconciliables. #rengaines.

Ah! Pas vrai, on va jaser de la guerre en Ukraine pendant la majeure partie du show alors que pleins de spécialistes citoyens en immunologie sont devenus des pros de politique internationale et du bloc de l’est. On va en avoir de la bullshit de lanceur d’alerte: ils ont pas mal tous prit position de manière autant rapide que définitive que contre le consensus actuel. Y’a aussi un dossier Farfadaas vu que Steeve a été arrêté suite au convoi, Jean-Jacques s’excuse, mais tsé, s’excuse pas vraiment, et on prépare un (AUTRE CALICE DE) match de la LMM en fin de semaine qu’on va un peu suivre par la bande alors qu’on va fêter toute la journée les 3 ans de notre humble chaine Twitch. Un peu de Duhaime et les deux clips les plus longs, à part le ciné conspi, c’est 16 minutes avec Jacinthe et 20 minutes avec Tristan Bavaria…

On booke le tout avec un 80 minutes d’Alexis qui nous explique comment il fait pour penser exactement le contraire de tout le monde, gardant ainsi son titre de maitre nocif.


31 vues0 commentaire

Opmerkingen


bottom of page